La mort d’un animal de compagnie?

À travers les 29 ans d’expérience en médecine vétérinaire, j’ai eu à assister un nombre incalculable d’euthanasie d’un animal. Le deuil est un moment délicat, de tristesse souvent intense que, très souvent, nous repoussons par peur du jugement de notre entourage. Et pourtant, cet instant où l’animal quitte ce monde physique est important et le traumatisme qui s’y rattache peut apporter des répercussions sur les relations que nous établirons par la suite avec un autre animal ou une autre personne.

Ah! La mort! Comme on aimerait l’éviter! L’enterrer 10000 pieds sous terre ou encore faire l’autruche pour ne pas la voir de près. Malgré tout, personne ne peut vivre présentement sur cette planète sans la côtoyer un jour ou l’autre. Que ce soit un ami, un membre de la famille ou un voisin, un jour ou l’autre la mort se pointe le bout du nez dans notre entourage.

Une des expériences de mort les plus difficiles sont, sans contredit, la mort d’un être cher. Le degré de souffrance et la profondeur des émotions ressenties varient d’une personne à l’autre mais cette douleur est bien présente pour toutes les êtres qui restent.

La mort chez les animaux
Pour les animaux, la mort fait partie intégrante du cycle de la vie. C’est lorsqu’il est vécu après le départ de l’animal que le deuil se prolonge est alors plus difficile.

Pour les animaux, le deuil se vit de façon bien différente. Les animaux ont une vision de la mort comme une étape de la vie et non pas comme une séparation ou un manque. La mort fait partie intégrante du cycle de la vie.

Une animal sauvage malade ou blessé sérieusement va se retirer de ses compagnons pour mourir. Le deuil se vit souvent avant son départ de façon naturelle.

L’acceptation et l’accueil du passage d’un proche arrive plus rapidement pour les animaux et sont évidents  lorsqu’ils reprennent leur activités. Dans la situation extraordinaire où un proche disparaît soudainement sans raison ou a vécu une mort tragique, le deuil est alors plus intense et prolongé.

Le deuil chez les animaux domestiques
Basé sur mes propres expériences, la constatation de l’état du mort par le survivant lui apporte un rapide accueil de la situation et permet de raccourcir la période de deuil de ce dernier.

Pour moi, le deuil chez les animaux domestiques se vit de la même façon. Un deuil naturel peut durer de quelques minutes à quelques heures et on peut noter l’animal renifler et toucher le corps du mort pour finalement se retirer et reprendre le cours de la vie normale.

Basé sur mes propres expériences, la constatation par les différents sens (les yeux, les oreilles, le nez, la langue et le toucher) de la présence de la mort apporte un rapide accueil de la situation et permet de raccourcir la période de deuil du survivant.

C’est lors d’euthanasie non-planifiée ou de disparition du compagnon que l’entourage démontre la plus grande intensité de souffrance accompagné d’un état de confusion et d’incompréhension. Comme lors de cas de disparitions d’humains, la disparition soudaine et sans explication d’un compagnon empêche ou retarde le processus naturel de deuil de s’installer.

Quelques possibilités pour faciliter le deuil des animaux
L’humain ne comprend pas encore le degré de compréhension des mots et des émotions par les animaux. De plus, les recherches sur la relation Animal-Humain ont démontré la puissance du lien qui nous unit.

Dans la majorité des cas, ma recommandation est de laisser les animaux survivants en contact avec le corps de l’animal mort afin qu’ils puissent constater physiquement le passage de leur compagnon. C’est l’option idéale lorsque la situation le permet.

Lorsque ce moment est impossible pour diverses raisons, je conseille de permettre aux survivants d’être présents lors de l’euthanasie. Autre option possible, mais efficacité non démontrée, serait de rapporter à la maison une petite poignée de poil de l’animal mort et de laisser ses compagnons sentir ce poil. Il est possible qu’ils seront en mesure de sentir la mort et d’accepter la disparition de leur compagnon de tous les jours.

Je suggère toujours aux personnes que je côtoie de prendre un moment paisible pour parler avec les animaux de la maisonnée de la situation. Le fait de prendre ce moment vous assistera vous-même et permettra peut-être à vos compagnons poilus d’être eux aussi en paix même si ils ne comprennent pas.

L’humain ne comprend pas encore le degré de compréhension des mots et des émotions par les animaux. De plus, les recherches sur la relation Animal-Humain ont démontré la puissance du lien qui nous unit. Alors qu’attendons-nous pour l’expérimenter? Ce qui peut arriver est que vous vous sentiez mieux vous-même, n’est-ce pas?

Les options pour un deuil qui se prolonge
La dépression peut être présente chez un animal ayant perdu son compagnon de tous les jours. Il existe aujourd’hui plusieurs produits qui peut alors assister l’animal à traverser le deuil.

La dépression peut être présente dans ces cas sous forme d’un animal ayant perdu sa joie de vivre, avec une perte d’appétit, un état de confusion, une vocalisation importante ou un détachement/indifférence par rapport aux activités quotidiennes.

Si aucune des options mentionnées ci-dessus n’est possible et qu’un animal souffre des effets d’un deuil prolongé suite à la disparition d’un compagnon, vous pouvez vous tourner vers les professionnels vétérinaires pour assister l’animal.

Votre vétérinaire pourra vous recommander différents produits tels anti-dépressifs, suppléments naturels, herbes chinoises, phytothérapies ou autres. Les médecines alternatives peuvent aussi être efficace dans ces cas.

Un de mes produits préférés restent les Fleurs de Bach qui ont la propriété de travailler sur les émotions.

 

1 https://www.bbc.com/future/article/20120919-respect-the-dead
2 https://www.smithsonianmag.com/science-nature/do-animals-experience-grief-180970124/
3 Perceiving emotions in human–human and human–animal interactions: Hemodynamic prefrontal activity (fNIRS) and empathic concern
Maria ElideVanutelli, MichelaBalconi https://doi.org/10.1016/j.neulet.2015.07.020
4 Baby birds communicate with each other before they even hatch
CHRISTIAN COTRONEO, mnn.com July 23, 2019
Madeleine Tremblay
madeleine@experiencepassionsynergie.com
1 Commentaire
  • Guylaine Giroux
    Publié le 13:11h, 28 septembre Répondre

    Test commentaire blogue

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